Nous nous attachons à notre identité comme si ce que nous sommes actuellement a toujours été.
Or, qui sommes-nous ? Pouvons-nous nous définir à travers des éléments du passé qui ne sont plus ?
Sommes-nous les mêmes ? Non.
Depuis notre naissance, excepté l’ADN qui transmet des informations génétiques, toutes les cellules ont évolué, changé pour faire ce que nous sommes aujourd’hui.
L’ADN est le seul élément « stable ».
Aussi, même si notre corps évolue en gardant des aspects semblables, en tenant compte du temps qui fait son travail, il n’a plus de lien avec ce que nous avons été depuis notre naissance ni depuis quelques années.
Une fois ce constat posé pour les aspects physiques, « matériels », analysables, qu’en est-il pour ce qui est plus subtil, non visible, nos émotions, nos pensées, notre mental, nos opinions, nos idées ?
Tout ce « non visible », n’est-ce pas une illusion que de s’y identifier en s’y accrochant pour se définir ? Pouvons-nous nous définir à travers les pensées, émotions et ressentis que nous avions lors de nos 10 ans, 20 ans, 30 ans ?
En figeant les choses, nous autorisons-nous à évoluer et à effectuer certains changements, radicaux pour certains, dans notre vie ?
« J’ai toujours été comme cela » n’a dès lors plus sa raison d’être.
La tendance et de s’accrocher à ce que nous pensons être.
Alors, qu’à chaque instant, nous évoluons, nous nous laissons guider par nos croyances, nos peurs, nos ressentis pour tenter de reproduire ce que nous connaissons et apprécions et d’éviter ce qui ne nous a pas plu ou blessé.
Dans un cas comme dans l’autre, la reproduction identique est impossible. Pourquoi ?
Parce que le temps a fait son travail et que nous ne sommes plus les mêmes, ne fût-ce qu’il y a quelques secondes et que l’environnement a évolué.
En effet, nos sens sont en action de manière permanente et perçoivent différents stimulus qui nous invitent à porter un regard différent, à avoir un autre point de vue.
Pour illustrer ces propos, il suffit d’imaginer que l’on se déplace ne fût-ce que d’un mètre, nous verrons alors autrement notre environnement et percevrons des choses que nous ne pouvions pas voir dans la position initiale.
Un autre exemple est lorsque nous entendons quelqu’un, nous ne l’écoutons pas toujours, et avant qu’il n’ait fini de nous exposer ce qu’il a à nous dire, nous sommes déjà dans la réflexion de la réponse que l’on va lui apporter dans le meilleur des cas, et dans le pire, à une solution à quelque chose que l’on perçoit comme un problème alors que bien souvent il nous fait part d’une situation banale.
Dans ce dernier cas, si nous l’écoutons posément, que nous nous laissons le temps ne fût-ce que d’une respiration, nous réagirions autrement et, éventuellement, nous apporterions une autre réponse. Car nous porterions un autre regard sur ce qui nous est exposé en l’ayant écouté entièrement, en ayant laissé reposer cela.
Alors, qu’en est-il pour nous, notre propre évolution ?
Pouvons-nous nous définir à travers ce que nous avons été et que nous ne sommes plus, même il y a quelques secondes voire minutes.
En acceptant ce qui est, en ne nous attachant pas aux réalités passées, qui ne sont plus comme le dernier exemple le montre, nous ne pouvons nous définir que sur le moment présent, un état ici et maintenant.
Est-ce que notre identité passée a-t-elle encore sa place ?
Accepter ce qui n’est plus, se délester de ce qui ne nous appartient plus en n’entretenant plus un lien qui n’a plus de raison d’être, car plus rien n’est à l’autre bout, permet d’accepter ce qui est, dans une nouvelle réalité. Ce lien n’est plus que le fruit de notre imagination et est une illusion.
Dès lors, nous sommes dans le monde de tous les possibles.
Même si nous devons assumer les conséquences de nos choix et acte passés, nous avons la possibilité de modifier l’évolution de notre vie en fonction des choix que nous faisons et ce, à chaque instant.
Nous avons les outils en main pour avancer vers une autre réalité, de tendre vers ce que nous voulons autrement en étant acteur de notre vie et non plus spectateur d’une réalité que nous laissons échapper à « un autre ».
Un outil assez simple permettant cette prise de conscience est l’exercice d’écriture en 2 temps. Dans un premier temps, écrire ce que nous souhaitons vraiment sans limite sans frein. Dans un second temps, écrire les freins qui nous empêchent de nous réaliser humainement. On constatera, qu’outre nos peurs, notre identité passée peut être un frein qui nous empêche d’être ce que nous sommes ici et maintenant et donc, de tendre vers ce que nous voulons.
On constatera alors que notre identité passée à laquelle nous nous référons n’a plus rien à voir avec ce que nous sommes et ce vers quoi nous tendons.
Au plaisir,
Jacques
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